Un NON clair et résolu le 30 novembre
Nous l’avons entendu dans la bouche de nombreux politiciens : « Pour le secteur de l’enseignement, ETS1 n’est qu’un petit ajustement qui ne touche que des professeurs de sport, les futurs enseignants lors de leur entrée dans le métier et de petites décharges liées au confort des enseignants. »
Il est temps de recadrer le débat et de mettre en perspective ce premier pas dans le démantèlement des cadres légaux qui gênent les promoteurs de l’utilisation de la machette dans les finances publiques.
On nous a déjà dit que le décret soumis au vote le 30 novembre ne soustrait que 3 millions dans le budget 2015 de l’éducation. Le simple citoyen doit savoir qu’un budget soumis au parlement par le gouvernement subit de nombreux amendements. Rien ne nous garantit que les sacrifices proposés resteront à la hauteur annoncée.
Ce qu’il faut connaître ce n’est pas la conséquence du décret sur un budget provisoire, mais bien le potentiel de coupes budgétaires que recèle ETS1. La vérité plane beaucoup plus haut que les économies annoncées puisque les différentes mesures proposées culminent à un potentiel de 20 millions de coupes annuelles dans la formation. Dans le paquet nous trouvons, entre autres, les décharges de fin de carrière et tout le temps alloué à l’animation pédagogique pour effectuer son indispensable travail. Accepter ETS1 c’est donner un feu vert aux suppressions des missions d’encadrement pédagogique à l’école primaire, c’est aussi accepter que les serviteurs de l’école ne voient plus leur longévité reconnue par un allègement de la tâche. Nous ne parlerons pas ici de la motivation des jeunes à se lancer dans un métier pour lequel on rechigne à salarier dignement et dès le départ les nouveaux engagés.
Dire oui à ETS1 c’est accepter un premier pas qui ne restera pas sans suite. Un autre wagon du train des économies est déjà sur les rails sous la forme d’un décret lié au budget 2015. L’école primaire sera en première ligne avec la proposition de modification d’un article de la loi sur le traitement qui enterrera la diminution du temps d’enseignement à 30 périodes hebdomadaires. Nous en avons déjà parlé, mais le couperet se rapproche dangereusement.
La promulgation d’un décret a une durée de vie de 3 ans. Il peut être reconduit pour deux années supplémentaires. Le calcul est donc simple : dire oui à ETS1 c’est accepter 5 fois des coupes potentielles de 20 millions.
Dire oui à ETS1 c’est accepter que dans une période de forte croissance du nombre d’élèves et lors de la mise en œuvre d’un plan d’études exigeant on restreigne les ressources. C’est évidemment le contraire que les enseignants attendent de leurs autorités.
Il est temps de dire NON. La FMEP a pris le risque de permettre aux citoyennes et citoyens de ce pays de se prononcer sur la philosophie de la conduite de l’État. Les cadeaux fiscaux accordés qui mettent en péril le fonctionnement d’un canton performant dans les comparaisons intercantonales et peu gourmand en ressources sont-ils justifiés ? Au lieu de s’ingénier à trouver les endroits où les coupes feront le moins mal ne devient-il pas urgent de trouver de nouvelles sources de financement qui permettront aux serviteurs de l’état de faire dignement leur travail ?
La réponse est claire, c’est maintenant qu’il faut dire stop à un démantèlement programmé. Il sera trop tard après le scrutin pour s’offusquer des déclarations de certains députés. Tous les membres de notre association doivent se mobiliser pour gagner cette votation en appelant à voter NON. Que ceux qui savent que la qualité de l’école à un coût s’opposent fermement à ETS1 le 30 novembre ou qu’ils se taisent à jamais.
Didier Jacquier
Président SPVal