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L’impatience du couvreur, conte moderne

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Le 12 août, devant les directions d’écoles et les commissions scolaires réunies dans l’aula du collège des Creusets à Sion, le conseiller d’Etat Claude Roch annonçait la mise en application de la nouvelle loi sur le CO pour la rentrée 2011.

Le nouveau CO valaisan mis à niveau et à niveaux pour mieux orienter est un beau bébé, joufflu à souhait. Les fées qui se sont penchées sur son berceau l’ont doté d’indéniables atouts. Classes dédoublées, directions renforcées et autres options situent le modèle de base plus haut que l’entrée de gamme. La tête qui opine à l’aboutissement d’un tel projet reste cependant libre de poursuivre la réflexion. Sans lancer de note discordante dans le concert des satisfactions, elle peut lire la partition écrite sous un éclairage personnel forgé au marteau de son expérience. La petite histoire vraie qui suit participe de cette lecture décalée.

Il était une fois un brave couvreur qui voulait construire sa maison familiale. Enthousiasmé par l’idée de bâtir le nid qui allait accueillir son amour présent et sa famille future, il ne put s’empêcher très longtemps de montrer son savoir-faire. Comme il était couvreur, il couvrit le terrain qui jouxtait la zone piquetée de la future bâtisse de deux splendides lucarnes. Pour les assembler de ses mains, il avait convoqué toutes ses compétences : les tuiles s’entrecroisaient savament sur les arêtes nombreuses de pans audacieux. Une ferblanterie cuivrée tendait ses embranchements ouvragés vers de futurs raccordements. Nombre de badauds étonnés eurent la suprise de découvrir, à deux pas de l’excavatrice qui mordait le pré pour donner place aux fondations, un toit presque complet attendant, sur un tapis de palettes, sa place définitive. Ces superbes lucarnes s’entraînaient à travers un rideau d’herbes folles à défier le regard des passants. Sourd aux quolibets et aveugle aux sourires moqueurs, notre brave couvreur mandata, au fil des mois, ses collègues artisans pour faire sortir de terre le logis de ses rêves. Des voisins biens informés laissaient entendre autour des tables du café du Commerce que le joyeux bâtisseur avait opté pour un financement au coup par coup qui calquait l’élévation des briques sur celle de ses économies. Bon an mal an, la construction se fit et le jour arriva où le toit put s’envoler vers les sablières qui lui tendaient les bras. La logique triomphait et les tuiles troquaient la caresse des marguerites contre celle des nuages. L’œil brillant du couvreur saluait l’étape mais sa bouche ne chantait pas victoire. Chapeauté de brillante manière, le bas de l’édifice criait à l’entourage sa soif de crépi, de menuiserie et de peinture. Aujourd’hui, seuls les édiles locaux chargés de la bien facture des constructions pourront dire si tous les revêtements usuels habillent l’intérieur de l’étage inférieur et si notre couvreur a les moyens de ses ambitions. La curiosité des voisins doit se contenter de voir les briques du garage attendre encore leur crépi pendant que les rideaux des lucarnes protègent des chambrettes d’enfants qui fréquentent le cycle d’orientation. La boucle n’est pas bouclée mais cette histoire n’est donc pas tout à fait hors sujet.

Dès 2011, les derniers étages de la scolarité obligatoire valaisanne seront sous toit. Cette nouvelle réjouit tous les usagers de l’édifice pédagogique valaisan. Les locataires des étages inférieurs entendent cependant ne pas être victimes du syndrome du couvreur qui les verrait déplorer que le soin apporté à la construction du faîte fasse de l’ombre aux fondations pour des raisons budgétaires. Seuls les idéalistes qui croient aux valeurs expansives des enveloppes allouées à l’éducation dorment sur leurs deux oreilles. Les autres savent qu’il faudra solidement argumenter auprès du monde politique pour obtenir l’équivalence de traitement qui sied à la cohérence de l’exercice. L’ouverture des étages sommitaux ne correspondra donc pas à la clôture d’un chantier qui aurait peut-être pu commencer ailleurs…

Didier Jacquier

Président SPVal

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