Je veux exercer mon métier dans la sérénité.
Je ne suis pas serein.
Comment l'être ? Mon Chef, certainement malgré lui, m'impose le triste spectacle d'un tir croisé médiatique avec, à ma gauche, ceux dont on considère qu'ils sont des manipulateurs et de l'autre, le vaillant et sage dominical orange représenté par un P. Rothenbuehler sauveur dont la tête auréolée atterrit dans ma boîte aux lettres professionnelle avec la bénédiction du DFS. Pendant que tout ce beau monde débat sur la position de mon Chef quant à la scolarisation des sans-papiers, celui-ci entretient le flou et l'instabilité dans son Service de l'Enseignement déstabilisant de fait l'édifice scolaire.
Il n'y a pas si longtemps, on enviait le niveau d'acquisition et le système d'intégration de l'école valaisanne. Aujourd'hui, je parie plutôt que les autres cantons se marrent.
Le 8 juin prochain, l'assemblée des délégués de la SPVal accueillera notre nouveau Chef. Je serai là. Je serai le plus attentif de tous ! Qu'il me montre clairement ce qu'il veut et désigne les rails qui guideront l'école valaisanne. Je souhaite qu'il ne laisse planer aucun doute sur ses intentions et que, de ce fait, je sorte de la rencontre avec des certitudes.
J'ai un devoir de loyauté envers mon Chef. Soit ! Mais lui, il a le devoir de maintenir la confiance de ses troupes en ramenant la stabilité essentielle au bon fonctionnement de l'école.
Quant à mes collègues, je souhaite que ceux qui ont élevé mon Chef au rang d'idole se tiennent bien et restent polis autant que ceux à qui la simple évocation des initiales OF donnerait des boutons. Je souhaite encore que chacun reconnaisse le droit à tous de rester critique face au DFS pour permettre à notre Chef de prendre les bonnes décisions. Parce que le débat démocratique est sain et parce que le devoir de loyauté n'empêche pas de garder une indépendance de point de vue. Laisser cohabiter des visions différentes - complémentaires ? - du métier d'enseignant: une richesse.
Notre but commun est le maintien d'une école valaisanne solide et cohérente.
M. Oskar Freysinger, laissons le débat d'idées de côté pour le moment. Dites-moi ce en quoi vous croyez pour l'école et montrez-moi là où vous voulez nous emmener. Alors j'aurai retrouvé ma sérénité et je pourrai enfin ramer avec toute mon énergie ou me faire encore plus de soucis.
Nicolas Bressoud