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« Les autorités ne sont pas du tout à l’écoute de nos envies »

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La période des fêtes de fin d’année est riche d’enseignements pour qui prend le temps d’observer autour de lui et de lire en dehors de l’Educateur ( ?), des méthodologies, du Nouvelliste. Etonnant aussi parfois pour ce que l’on peut y découvrir au plan éducatif. Passons rapidement sur les amis en visite qui se marrent du « bazar » créé chez leurs hôtes par leur progéniture hurlante et galopante. Passons encore sur ces autres amis qui savent tout sur tout et sur l’école et que l’on ne veut pas contredire pour ne pas gâcher la soirée. Passons enfin sur cette voiture qui nous a bloqués au parking, suprême irritation à l’issue d’une journée de ski.

Ainsi, dans une prestigieuse publication vouée à l’immobilier et paraissant à Crans-Montana, Lolita Morena a pris l’initiative de donner la parole à un groupe de jeunes adolescents. On est surpris de découvrir dans une première réplique que ces jeunes « font des conneries parce que les adultes ne leur font pas assez confiance ». Par contre, on est moins surpris de lire qu’ils trouvent la vie trop réglementée, même en dehors de l’école. On apprend qu’ils aimeraient une cafétéria pour pouvoir grignoter un croissant pendant la récréation et qu’ils demandent une fête du cycle tous les trois mois. (Pas tous les trois ans, vous avez bien lu.) Ils aimeraient encore pouvoir utiliser la salle de gymnastique au lieu de traîner dehors, où ils ne trouvent rien d’organisé pour eux. Comme ils estiment que l’école est beaucoup trop stricte et ressemble à une caserne, on n’est pas étonné que cinq d’entre eux veulent plus tard gagner Lausanne, « là où ça bouge. » (Notre collègue Danielou appréciera.)

Rien de vraiment surprenant donc ! Si quand même. Aucun des jeunes interrogés n’a eu l’idée de dire que l’école était accessoirement un lieu d’étude. On perçoit bien que leur souci est immédiat. Du plaisir maintenant ! Que l’on réponde à leurs envies ! Aucun des jeunes n’a mentionné non plus que sa place n’est pas que dans le bâtiment scolaire ou dehors, mais aussi au domicile de ses parents. D’ailleurs, ni le mot « maître » ni le mot « parent » ne sont cités. Juste celui des flics, ces adultes « qui contrôlent les pièces d’identité des jeunes qui ne font rien de mal. »

Qu’est-ce qui est décevant au fond ? Pas que Lolita Morena ait donné la parole à des jeunes, quoiqu’on eût pu attendre plus de recul de sa part. Pas que les jeunes expriment des envies. Pas que l’école ne soit pas particulièrement sexy pour ces adolescents. Non. Ce qui est décevant, c’est que notre message ne passe plus. L’école est un lieu d’apprentissage et non de loisirs et activités ludiques. Les parents ont des responsabilités dans l’accompagnement de leur enfant, même à l’adolescence. C’est à eux qu’incombe la mission de stimuler et de contrôler des activités extrascolaires. La place des adolescents est dans des activités organisées, mesurées, à des heures raisonnables, sous la responsabilité des adultes, ou à la maison.

La suite est aussi étonnante. Le Matin du 31 décembre faisait état de l’inauguration à Crans-Montana d’une boîte chic tenue justement par Lolita Morena. On n’est pas étonné d’y découvrir son fils de 14 ans, qui l’accompagne même aux heures tardives. Par contre, on apprend que, tout naturellement et simplement, quatorze enfants y ont débarqué à 22 heures pour la saluer. (Vous avez bien lu : pas 10 heures)

Alors il paraît évident que si le directeur de l’école et les enseignants de Crans-Montana sont en concurrence avec le charme et les vues de Lolita Morena en matière de prise en charge de la jeunesse, leur tâche va être rude en 2007 et leur établissement va paraître bien austère.

Jean-Claude Savoy
Président de la SPVal
Enseignant à Crans-Montana

 

Post-scriptum

Austères, comme le seront les nuits des familles qui n’auront pas réussi à inculquer à leur enfant une once de goût pour le travail et l’effort.

 

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